Séance photo de nu artistique pour Octobre Rose – Les Battantes

J’ai toujours eu un profond respect pour le bénévolat, pour ces gens qui donnent gracieusement de leur temps et de leur sueur pour des causes qui leur sont justes. Et c’est à cette occasion que Sandrine m’a contacté.

Sandrine fait partie de l’association LES BATTANTES, qui multiplie les actions de sensibilisation au cancer du sein.
Octobre Rose approchant, elles aimeraient réaliser un calendrier qu’elles pourraient vendre lors des manifestations afin de collecter des fonds destinés à la recherche et à leurs actions de prévention. Je dis “elles” malgré que des hommes soient également présents dans l’association, mille excuses mais les mots me viennent comme ça !

Elles -donc- imaginent illustrer le calendrier de plusieurs photos, poitrine dénudée, visage caché, mixant hommes et femmes, de tout âge, touchées ou non par un cancer du sein.

“Tu veux nous accompagner sur ce projet, Julien ?”
Évidemment… Mais seulement si on fait ça à ma manière 🙂

Ma manière, ça veut dire que le shooting se fera en extérieur, en pleine nature pour varier les arrière-plans et l’ambiance qui se dégagera des photos. Ça veut aussi dire qu’il va falloir se lever tôt pour profiter de la lumière naissante du soleil… Et nous sommes fin juin, le soleil se lève très tôt !

Nous nous retrouvons donc à Beaufort-en-Anjou, à 6h30 un dimanche matin (ça pique), pour ensuite partir ensemble sur les hauteurs de Gennes, près d’un étang au milieu des bois. Et malgré le mois de juin, ça caille !
Pas dérangeant en soit ; j’ai cependant face à moi quelques courageuses modèles qui vont devoir se déshabiller sous cette fraîcheur matinale… Mais qui prennent ça avec beaucoup d’humour !

Le lieu est magnifique : le ciel zébré que reflète l’étang en miroir d’eau, la brume qui s’y échappe à contre-jour, le chant des oiseaux, les couleurs du matin… Ça va être cool !

Nous commençons par faire connaissance, discuter de la manière dont le shooting va se dérouler tout en faisant le tour des différents décors que nous offrent les lieux.

Nous parlons de photos de nu, il est donc primordial que chacune d’elles me fixe ses limites, tant sur la pose elle-même que sur les limites du dénudage, ou même des éléments du décor plus ou moins agréables (eau froide, ronces dans le dos, p’tits cailloux qui piquent les genoux !). Je ne veux rien demander qui leur paraisse déplacé, et je veux surtout qu’elles me disent “non” sans la moindre hésitation si ça arrive quand même.
Je veux qu’elles se sentent le plus à l’aise possible, et qu’elles soient sûres que dans tous les cas, je ne m’arrêterai jamais sur une photo qui ne leur convient pas.

On est tous ok, l’ambiance est sereine, respectueuse et fun, alors c’est parti !

L’avantage d’avoir bien réfléchi l’heure et le lieu du shooting, c’est que l’éclairage et l’arrière-plan sont déjà magnifiques ; les premières photos sont rapides, il n’y a qu’à réfléchir à la pose… qui vient très naturellement d’ailleurs.

Puis on se creuse un peu plus la tête, on essaie de donner un sens aux photos, à ce que le décor, la modèle et sa pose soient en symbiose, à ce que le tout veuille dire quelque chose… C’est parfois plus ou moins subtile, mais j’aime qu’une photo ne soit pas que “jolie”, j’aime qu’elle prenne du sens, que n’importe qui puisse l’interpréter à sa façon, même si ce n’est pas forcément ce qui j’ai voulu lui faire dire.

Parfois c’est évident, tout fonctionne assez vite.
Parfois on n’est pas mal… Mais non, il manque ce petit quelque chose qui changera radicalement la photo, cet angle de vue qui fait ressortir un point de fuite, ce placement de main plus naturel, cet éclairage qui donnera plus de peps, cette ombre mieux placée.
Alors on persiste, on affine la pose, on bouge une branche, on s’agenouille dans les ronces, ou on se fraye un chemin à travers des fougères plus grandes que nous. Et là ouais, là ça claque, on l’a notre photo !

On ressort de la forêt après 3 heures de shooting ; certaines ont mis du temps à se réchauffer, d’autres ont encore les cheveux mouillés ou les bras griffés, moi j’ai le cerveau en compote,… Mais on est tous très heureux de cette matinée, satisfaits de ce qu’on a réalisé ensemble ; on a bien bossé, et on en repart avec de chouettes photos qui promettent un très beau calendrier.

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